04.10.09 : Thibault « le magnifique » ou la victoire du Servette à Zürich
Il était une fois, un jeune hockeyeur maniant sa crosse comme le fleuret, qui s’en revenait de Lugano avec ses joyeux drilles pour aller affronter les troubadours zurichois de Grasshopper. Le combat promettait d’être épique (2x) et colégrame. L’enjeu de cette partie : laver l’affront de la cuisante défaite contre les bouillonnants soleurois, ce qui n’est pas sans lien pour les lecteurs attentifs.
Le Servette se déplaçait sans certains chevaliers, restés se soigner en terres plus amicales (Matthieu, Loïc, Bes, Spillmoule et Gras-double). Heureusement, le Servette cachait une botte secrète dans son jeu en la personne d’un jeune chevalier dont la réputation n’est pas encore à la hauteur de son talent. Passons…
Une première mi-temps morne nous attendait. Le Servette n’est pas en place, la tactique mal comprise, la volonté perfectible et les grosses occasions suisses allemandes. Grasshopper se présente pourtant avec une armée décimée par les absences. Bilan de la mi-temps : 0 – 0. Le début de deuxième mi-temps commence à peine, et les zurichois arrachent le premier but utilisant la fourbe mais efficace tactique du « bourron ».
C’est là que le chef de guerre, « Nicopoléon Chambet » décide de sortir sa botte secrète : « Thilbaut le magnifique » entre en jeu. A la première touche du jeune prodige, l’expérimenté gardien de but genevois nous harangue : « Prenez-en de la graine les gars ».
Cette simple phrase nous vexe tous car il ne la jamais dit à qui que ce soit d’autres, lui qui n’est pourtant pas avare de commentaires.
Nous redoublons donc d’effort et faisons confiance en notre collectif. « Le magnifique » fait preuve d’un mélange de caractère et de modestie en offrant la balle d’égalisation à « Jarret », l’animal rose, venue de Grande-Bretagne, qui concrétise l’offrande. Le jeu Servettien se décomplexe enfin et Bertrand « Penny Lane » conclue en beauté un travail préalable du même « Jarret ». Les coups de buttoir répétés des Servettiens font définitivement sauter le verrou zurichois par les inévitables « Penny Lane » et « Jarret », qui s’entendent comme larrons en foire.
Les zurichois reviennent au score en fin de match grâce à la fourbe mais efficace technique du coup de pied.
C’est là que « le Magnifique » nous fait grâce d’intervenir à nouveau en débordant sur le côté droit en multipliant les pires ouettes. Connaissant la modestie du jeune homme, tout le monde anticipe sur un centre. Que nenni, « le Magnifique » est un homme de défi, il propulse la balle en direction du gardien adverse d’un shoot vissé qui aurait ému le roi en personne. Le malheureux gardien adverse n’a d’autres choix que de laisser la balle rebondir sur sa jambe afin de la dévier dans son propre goal. Et c’est là tout le génie du « Magnifique »!
Alors qu’on aurait pu croire à un geste égoïste (tenter de marquer dans un angle fermé, impossible, chose que même moi ne tenterais jamais), il fait partager son but au gardien adverse, ému d’avoir pu participer à quelque chose de si beau.
Scellant ainsi le score final, « le Magnifique » s’apprête à replonger dans le quotidien, équipé de ses habituels pantalons bruns, loin de la pression de la foule et des médias.
Résumé in English : We won 5-2.
Dimitri Gisin