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20.06.10 : Un goût d’inachevé…

Après deux semaines durant lesquelles la tension est un peu retombée (notre seconde place ne pouvant être remise en question), c’est avec enthousiasme que toute l’équipe entame la première partie des play-offs, à savoir notre demi-finale contre Luzerner SC. Grâce à notre bonne deuxième place en saison régulière, nous avons l’avantage de recevoir en deuxième, c’est-à-dire dimanche.
C’est donc tôt (trop tôt diront certains) que nous partons pour Lucerne, notre match se déroulant à 12h. A noter qu’une fois de plus, nous nous déplaçons avec un joli contingent de 16 joueurs. Depuis le début de cette deuxième partie de saison, pas un seul match ne s’est joué à moins de 14 joueurs et cela a très certainement participé aux bons résultats obtenus par l’équipe depuis le mois d’avril. L’équipe accueille à nouveau les deux blessés du dernier match à Lucerne, Patrick Montalbetti et Nicolas « Papy » Stehlé, qui, remis de leurs douleurs, ont à cœur d’amener leur énergie à l’équipe afin de remporter cette confrontation. Durant le trajet, chacun se prépare à sa façon : récupération de sommeil pour certains, discussion ou musique pour d’autres ou encore lecture des derniers potins de la Coupe du monde de football, dont les fameux mots doux des Bleus… Jamais« L’Equipe » ne s’était autant arrachée que ce matin !
Après avoir récupéré notre Lausannois de l’équipe, nous arrivons finalement à Lucerne sous un déluge digne de Noé ! A la pluie diluvienne s’ajoute encore un froid décapant qui provoque en nous des doutes quant à la possibilité de jouer ce match… Mais oui, le terrain de Lucerne supporte sans problème les trombes d’eau qui s’abattent sur lui et reste tout à fait jouable. Enfin, Marteen nous rejoint, arrivé le matin même de Hollande ettoute l’équipe est donc au complet, prête à entamer sa demi-finale contre Luzerner SC. Le coach nous donne ses consignes et c’est avec une équipe décidée à jouer sa chance à fond et consciente de ses forces que le match débute.
Très équilibré, avec des possibilités pour chaque équipe et une possession de balle équitable, le match se clôt à la mi-temps avec un score resté vierge mais avec un blessé déjà du côté servettien, François Lahache, qui ne reviendra plus lors de cette demi-finale. Aucune panique dans nos rangs, simplement une grande concentration, nous savons ce qui nous reste à faire : continuer à être présent dans la bataille du milieu de terrain et à annihiler les attaques adverses pour ensuite réussir à amener le danger jusque dans le cercle adverse et non plus seulement dans leurs 22 mètres. De retour du vestiaire nous encaissons malheureusement le 1-0 assez rapidement. C’est avec l’envie de repartir de Lucerne avec un résultat positif que nous continuons à pousser et pousser encore afin de réussir à égaliser. Cependant, les vérités de la première mi-temps restent celles de la deuxième… A savoir une bonne maîtrise technique et tactique, une équipe qui défend bien, en place, qui réussit à maîtriser son jeu jusqu’au cercle adverse mais qui pèche à la conclusion. A nouveau, nos actions offensives se terminent avant le cercle et nous ne mettons que rarement le gardien adverse véritablement en danger. A force de presser, nous finissons par nous découvrir et à nous exposer davantage aux attaques lucernoises. C’est ainsi que malgré une bonne période de jeu, nous encaissons le deuxième but. Le match se poursuit de la même manière, une grosse envie du côté servettien mais une équipe qui bute sur une défense efficace et qui fait très peu d’erreurs.
C’est donc frustrés que nous repartons de Lucerne, conscients que les deux équipes sont très proches l’une de l’autre et que seule la réussite nous a manqué lors de ce match. Frustrés mais pas résignés puisque nous savons que retourner la situation reste tout à fait possible et dans nos cordes, d’autant que nous jouons à la maison, devant notre public.
Nous nous retrouvons dimanche matin, prêts à « bouffer de la grenouille », avec Loïc Boldrini qui remplace François et nous amène sa fraîcheur afin d’aller chercher la victoire. Quelques craintes quant au temps et au risque d’annulation mais non, le terrain est bon, nous sommes même épargnés par la pluie bien qu’elle cède sa place une bise bien rafraîchissante pour la saison !
A nouveau, Nicolas Chambet nous rappelle que rien n’est perdu et que nous avons tout ce qu’il faut pour remporter ce match et nous permettre d’aller plus loin. Nous l’avons largement prouvé durant toute cette saison, en finissant deuxième du championnat régulier avec la seconde meilleure attaque du championnat et la meilleure défense et en remportant la Coupe de Suisse. C’est donc rempli d’envie et de confiance en nos capacités que nous entamons ce match retour. L’objectif est simple : remporter le match avec deux buts d’écart afin d’aller en prolongations ou trois afin de remporter la série.
La rencontre ressemble beaucoup à celle de samedi : deux équipes bien en place qui jouent bien mais qui ne trouvent pas la faille. Malheureusement c’est à nouveau Servette qui craque en premier et qui encaisse le 1-0 sur un beau push direct sur un corner court un peu sévère. Cette ouverture du score est dure à digérer pour l’équipe qui jusque-là avait bien travaillé, mais ce n’est pas pour autant que nous baissons les bras et nous continuons à pousser afin de revenir au score. Malgré nos efforts, le résultat ne bouge pas jusqu’à la mi-temps et nous rentrons donc aux vestiaires avec un déficit de trois buts à remonter. Loin de céder à la panique, Nico nous rappelle que la seule différence entre eux et nous est la réussite. Nous avons les armes pour les battre mais pour cela il nous faut réussir à scorer… Rien ne sert de marquer une cinquantaine de buts en saison régulière si nous restons muets lors des matches clefs ! Conscients du travail qu’il nous reste à effectuer, nous revenons sur le terrain, prêts à lancer toutes nos forces dans la bataille afin de renverser le score.
Les premières minutes de la deuxième mi-temps ressemblent au reste du match… Une équipe du Servette qui fait le jeu, qui cherche désespérément la faille mais qui échoue à se montrer dangereux dans les derniers mètres. Alors que la réussite continue de nous échapper, un coup dur frappe l’équipe qui voit son arrière gauche, Patrick, se faire expulser définitivement du match suite à une très mauvaise décision de l’arbitre qui, la tension du match aidant, provoque de virulentes réclamations de la part du Servettien. C’est donc à dix que les Servettiens doivent maintenant travailler pour les quelques 20 minutes restantes. Malgré la montagne devant laquelle nous nous trouvons, nous ne désespérons pas et continuons notre ascension. Même en infériorité, nous continuons à poser notre jeu et les Lucernois ne profitent pas de leur avantage. C’est au contraire Servette qui obtient un corner court. Gareth McKeown dribble le premier joueur, avance et finalement provoque la faute du second défenseur: penalty ! C’est avec énormément de sang froid que notre capitaine Laurent Neri le met au fond et ramène l’équipe à égalité.
Un partout, encore une quinzaine de minutes à jouer, rien n’est perdu. Nous continuons à forcer et tout le monde croit au but lorsque Gareth shoote en revers argentin. La balle part fort et cadrée, mais le gardien lucernois réussit une parade de grande classe et écarte le danger de son but. Qu’à cela ne tienne, l’équipe ne se décourage pas et continue son travail de sape. A force de lancer toutes nos forces dans la bataille, nous réussissons de plus en plus à amener le danger dans le cercle adverse et suite à une belle action c’est notre arrière central, le si précieux Ben Martin, qui marque le but de l’espoir. 2 à 1, un seul but de plus afin d’aller en prolongations. Luzerner SC commence à sentir la pression monter et balbutie son hockey. A part quelques actions de contre, tout le jeu se déroule dans leur camp. Malheureusement, le temps file et malgré une ou deux actions dangereuses mais pas décisives, le match arrive à son terme. Servette a gagné mais perd finalement sa demi-finale de play-offs au goal-average.
C’est avec un certain goût d’inachevé que cette saison prend fin pour nous. Bien entendu, cette deuxième partie de saison nous a apporté beaucoup de joie, dont la victoire en Coupe c’est certain, mais tout le monde est conscient que le potentiel était là pour aller plus loin et pour espérer davantage. Il nous reste maintenant à exploiter le gros travail effectué cette saison afin de repartir l’année prochaine sur des bases solides et avec des ambitions adaptées à la valeur de notre équipe !
Philippe Bernhard