
Flashback Première équipe Hommes – Episode III

Feuilleton: Dimitri Gisin revient pour vous sur la première partie de saison en plein-air de la Première équipe Hommes. Au travers de plusieurs portraits, une chance unique de revivre les neuf matchs de l’équipe fanion de l’intérieur.
Troisième partie: Pierre-Olivier Carton, dit POC, aime tout, sauf deux choses: le bruit de la balle contre la planche et les attaquants suisse-allemands.
HC Olten – Servette HC (3-4). L’histoire de Pierre-Olivier Carton dit POC.
POC a su rester simple. C’est donc naturellement sa maman qui le réveille les jours de match. A 26 ans. Loin de lui l’idée de considérer cette idée comme saugrenue, il demande gaiement ce qui est prévu pour le petit-déjeuner. Le fait que sa mère lève les yeux au ciel dans un soupir lui échappe et ne l’aurait de toute façon pas empêché de profiter de sa joyeuse journée.
Il y a donc match aujourd’hui. POC se dirige vers la gare de Gaillard pour se rendre à celle de Cornavin. Il croise trois vieillards avinés qui rentrent de soirée. POC attire les embrouilles les plus improbables. Il ne s’en offusque plus depuis longtemps. L’un d’eux demande une cigarette. POC répond dans un large sourire qu’il ne fume pas. Le fait de dire ça une cigarette à la main ne le dérange pas outre mesure. De toutes façon, ce n’est pas une simple menace au couteau pour lui soutirer son paquet de clopes un matin de match qui va l’empêcher de profiter de sa journée. "Ca me fera arrêter" se dit-il et offre un sourire radieux à la pluie qui commence à tomber.
Arrivé à la gare, il pose un regard amusé sur ses coéquipiers qui tirent la gueule à cause du réveil matinal. La grande horloge murale affiche 07h27. POC se décide alors d’ouvrir son troisième Red Bull de la journée avant d’aller serrer la main de tout le monde. Il en profite pour leur offrir une blagounette qui fait autant d’effet qu’un discours d’avant match de Facial Maçon. Peu lui importe, personne ne l’empêchera de profiter de sa journée.
Le match débute. "Et moi je joue où coach?". Cette blague, POC l’affectionne et n’hésite pas à la retenter quotidiennement. POC est gardien de but. Il s’en prend d’ailleurs trois en ce dimanche de septembre, dont deux buts cartons sur corner court. Il se fait engueuler par le coach, massacrer du regard par Renault Iner et timidement soutenir par d’autres, à l’autre bout du terrain. Cela lui rend le cœur léger. Le Servette gagne 4 à 3. Quelle belle journée.
POC rentre chez lui annoncer le résultat à son papa. Celui-ci est fier de lui et verse une petite larme lorsque POC lui annonce qu’en plus, il n’a pas oublié ses affaires sur place. POC a su rester simple mais n’est pas le premier crétin venu, malgré ce que le ton de l’histoire pourrait laisser entendre. POC a joué deux matchs la saison passé. Sans doute les matchs les plus importants. Il a sorti le grand jeu. Il attend simplement des matchs de haute facture pour redevenir la cisaille moldave qui fait trembler petits et grands. Il fera alors déguster les attaquants adverses de la joyeuse journée qui s’annoncera.
Dimitri Gisin
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