27.01.13 : «Il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne»
7h45 du matin, départ de notre train pour Bâle. 9h15, je sors d’un sommeil léger et difficile tel que tout Servettien a déjà connu lors d’un déplacement en train. Et pour m’accueillir, quoi de mieux qu’un débat sur de bonnes vieilles expressions sorties de nulle part par Pascal. Après avoir débattu quelque peu sur la signification de «vouer aux gémonies» et «porter aux nues», Pascal nous achève tous avec ce «Il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne». Si nous arrivons à situer sans trop de doutes l’expression dans la Rome antique, nous devons nous avouer vaincu et reconnaître qu’aucun d’entre nous ne peut expliquer la signification de cette expression. Et pourtant, celle-ci est annonciatrice d’une belle journée bien pourrie… En réalité, elle est même révélatrice d’un deuxième tour des plus difficiles et, n’ayons pas peur des mots, des plus ratés depuis que nous avons retrouvé la LNA… Mais avant d’en revenir à la signification, laissez-moi vous résumer cette cinquième et dernière journée de LNA avant les finales.
Dans le vestiaire, les données sont simples, après un tour genevois décevant, l’équipe doit retrouver de la structure, de la confiance et se faire plaisir. Pour notre premier match, nous jouons contre Grasshopper Zürich, équipe qui se bat pour rester en LNA (et qui finira par échouer derrière Basler HC, qui se maintient). Pour faire court, de nombreuses fautes techniques, peu de lucidité devant le but, une incapacité à réagir, des contre-attaques meurtrières, une défense aux abois et ça fait 5-0 pour Grasshopper à la fin du match… Seule bonne nouvelle, on ne s’est pas enguirlandé et on n’a pas pris de carton. Sinon, difficile de trouver d’autres motifs de satisfaction à cette piètre performance.
Deux heures de pause pour ressasser un peu tout ça, mettre deux-trois choses à plat entre nous et voilà l’heure d’affronter le leader invaincu, Luzerner SC. On le sait, vu notre match précédent, si on veut garder la tête hors de l’eau, il va falloir livrer une solide bataille et se battre les uns pour les autres. Rayon tactique, on revient à des choses encore plus simples, à savoir un bon vieux bloc défensif à cinq et de la sueur, beaucoup de sueur.
Le début de match est plutôt annonciateur de tempête puisqu’on se prend rapidement deux buts sur deux balles qui transpercent notre défense, mal positionnée et attentiste… Mais heureusement, le pot au noir (dédicace pour le Vendée Globe…) est évité, le bloc défensif tient et on peut même se permettre d’être dangereux. Cependant, pas de but à l’horizon, le tableau d’affichage reste désespérément vierge du côté du Servette! Pas pour longtemps vu que nous atteignons finalement la mi-temps avec un score de 1-3 (sur un but non valable de notre part…). La suite du match est assez similaire et malgré un bon travail défensif et à nouveau quelques bonnes opportunités (dont deux jeux de puissance), nous encaissons encore un but et perdons 4-1. Une nouvelle défaite pour finir ce championnat régulier même si le sentiment est légèrement meilleur que le match précédent. Au moins, un peu de positif peut ressortir de là et nous lancer pour les finales.
Vous êtes peut-être en train de vous demander pour quelle raison j’ai débuté mon article avec cette drôle d’expression. Sachez que celle-ci signifie que de la victoire à la défaite, des honneurs à la chute, le chemin est court et arrive plus vite qu’on ne le pense (pour l’explication historique, je vous laisse aller vérifier sur Wikipédia ou autre). Lors des matchs allers, nous avons engrangé 10 points sur 15 et pour les matchs retours, 2 pauvres points sur 15… Autant dire que la récolte a été plus que mauvaise après un début de championnat conforme à nos attentes et espoirs.
Maintenant, l’expression se retourne aisément et les exemples de retour à la lumière sont légions. Aucune équipe n’est à l’abri d’un faux pas et pourquoi ne pas le démontrer lors de notre demi-finale contre Luzerner SC? Ne perdons pas espoir et parions que l’équipe sera prête à relever le défi ce week-end, à montrer un autre visage et à tout donner!
Philippe Bernhard