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06.05.16 : Like a room without a roof (1/3)

Quelques minutes avant l’échauffement habituel d’avant-match, en nous entendant ressasser à longueur de temps nos anecdotes du passé et clamer que « quand on était jeune, on n’était pas comme ça », un de mes jeunes coéquipiers, aux appuis clairement plus incertains que ceux de Riyad Mahrez, me lance : « Faudrait qu’un jour t’écrive un livre ! ». A défaut de me lancer dans ce long et périlleux projet, après la bible sur la physique quantique rédigée par notre ancien président, je vais commencer par cet article… histoire de vous faire partager ce week-end Supergeil!

Tout commence en novembre dernier, lors du tirage au sort des demi-finales de la Coupe de Suisse. Servette hérite de Rotweiss Wettingen. La bonne nouvelle de l’histoire reste que, quoi qu’il arrive, il ne faudra pas aller jusqu’à Lugano, faire 8 heures de voiture de nuit un vendredi soir, pour disputer ce match après avoir « durement » gagné notre place à ce stade de la compétition en disposant de HC Steffisburg et Red Sox Zürich !
Quelques mois plus tard, le championnat reprend ses droits. Claudio Ranieri doit jongler avec quelques éléments se disputant comme dans la cours d’école, un adversaire qui enchaîne les grosses performances (et invaincus sur la scène nationale depuis 349 jours et 34 matchs), une préparation réduite au strict minimum et une répétition générale ratée contre Grasshopper Zürich ! Sans oublier une partie de l’équipe qui regrette l’ambiance de leur club depuis quelques temps… Bref. Les meilleures conditions pour préparer un gros match. Mais l’important n’est pas là, lui y croit plus que jamais même si certains pensent à ce moment-là que cela relève un peu de la folie… il ne s’en cache pas.
Une bonne dose de vidéos TPE plus tard, tout autant de séances de 15/15, 30/30 et des entraînements dans le froid… nous nous retrouvons vendredi 29 avril à midi. Petit lunch avec des anciennes gloires locales et la question d’un illustre Batave tombe alors que notre roastbeef pommes-allumettes n’est pas encore servi : « Alors c’est quoi la tactique pour demain ? »
Mon sens de la dérision prend le dessus, comme souvent lorsqu’on se dit qu’on peut potentiellement passer vraiment quatre sales quart-temps, et je sors une petite dédicace à celui qui m’a offert un porte-clefs Lego de Yoda : May the Force be with us ? Non : « Ben on score à la 69ème minute, ensuite on ferme les rideaux, on jette la clef et on attend la fin du match. Et si ça fonctionne, ensuite on ne dort pas de la nuit parce qu’on sera favoris pour le match du lendemain ».
Cela provoque bien entendu un large sourire à mes deux coéquipiers présents qui, comme les autres convives, entament leur roastbeef pommes-allumettes. Pour redonner quand même confiance à tout le monde, je sors une statistique implacable (qui justifie sans doute la demande de mon jeune coéquipier qui souhaiterait que j’écrive un livre) : « Sinon il n’y a aucun souci à se faire, les planètes sont pour l’instant alignées. A chaque fois que nous avons gagné la Coupe de Suisse, il ne faisait pas beau, il pleuvait, on avait fait un match tout pourri en championnat juste avant. Par deux fois, on a gagné chichement contre Rotweiss Wettingen en demi-finale avant de remporter ensuite la finale au raccroc contre Black Boys puis HC Olten ».
Tout le monde regarde brièvement la météo sur son GSM pour demain… tout va bien, aucune chance qu’il ne fasse beau !