
« Des étoiles dans les yeux »
Quelle équipe ! Quelle journée ! Quels souvenirs !
Portés par un public genevois venu nombreux ce dimanche 13 juin 2021, les hommes de Mathieu Michaud durent finalement s’incliner 4-1 à la suite d’un match palpitant face au tenant du titre, Rotweiss Wettingen.
Pourtant ce score sévère ne reflète pas l’acharnement des Grenat qui ont combattu comme des aigles pendant 70 minutes.
Après une intense demi-finale rempotée la veille face à Lucerne sur le score de 2:1, les Genevois, épuisés, ont eu beaucoup plus de mal face à un RWW qui a démontré toute sa force.
C’est sous un soleil ardent, qui nous a rappelé celui des tropiques, que les Argoviens ouvrirent le score. Une erreur défensive dans le cercle servettien permit aux visiteurs de mener tôt dans le match : le ton était donné…
Le 2-0 tomba peu de temps après. Plus vifs, les attaquants de Wettingen doublèrent la mise sur un rebond. Mérité, pour les hommes de Peter Fischbach, qui, jusqu’à présent, ont démontré un jeu collectif propre avec peu d’erreurs individuelles.
Lorsque les arbitres renvoyèrent tout le monde au vestiaire, les quelques 200 personnes qui sont venues assister au match y croyaient encore : tout est encore possible pour cette jeune équipe, qui a déjà créé à plusieurs reprises la surprise en deuxième période.
Cet espoir fut accentué par l’acharnement que démontrèrent les Servettiens à leur retour de la pause. On ne sait pas ce qu’a bien pu leur dire leur entraîneur dans le vestiaire ; mais ils avaient l’air plus déterminés qu’avant et cela s’est évidemment ressenti dans leur jeu, devenu plus fluide et plus libéré. Les Grenat sont plus entreprenants, osent plus et créent à plusieurs reprises du danger dans le cercle adverse. Sous cette intense pression genevoise, les Argoviens furent obligés de reculer.
Le public pousse et croit à un « come-back » spectaculaire : à une « remontada » en finale des Playoffs. Le suspense est à son comble et l’ambiance aux côtés du terrain est indescriptible.
Malheureusement, la lucidité adverse aura raison de ce moment d’espérance genevois. Sur une contre-attaque rondement bien menée, les visiteurs vont prendre trois longueurs d’avances et s’envolèrent vers un 33ième titre. L’exploit tant rêvé ne fut qu’utopie : Goliath a logiquement pris l’avantage sur David.
Mais ce n’est pas pour autant que le Servette HC se rend ! « La garde meurt mais ne se rend pas » criait Cambronne, commandant la Vieille Garde à Waterloo, sommé de se rendre par le général britannique Colville. « Aux Aaaarmes, aux Aaaaarmes, … » criaient les derniers supporters fiers de leur maillot grenat.
Au commencement du quatrième quart, Genève continuait de pousser et se créa de multiples occasions, mais c’est sur un PC que les Argoviens scellèrent définitivement leur victoire.
Dans les ultimes instants de la partie, Léonard Jolissaint, sur une inspiration quasi divine, marqua le but libérateur. Quelle explosion de joie dans les tribunes ! Quel soulagement pour cette équipe enfin récompensée de ses efforts !
Un dernier but, à la dernière minute du dernier match ; et une deuxième place bien méritée !
L’équipe, bien que jeune, a réalisé une saison mémorable et a même réussi à obtenir, contre toute attente, un ticket européen.
Le club peut être très fière de cette équipe ; de son équipe !
Allez Servette !!
(Encore un grand bravo à cette grande famille très soudée de Wettingen pour leur 33ème titre.)
Victor Thijs
Photo : Christian Wyss-Chodat