Six mois après avoir disputé son dernier match sur un terrain détrempé et à la limite du praticable, la Première équipe revenait dans « son jardin » de Richemont sous un généreux soleil et un terrain asséché (le gardien devant même finir le travail de l’arrosage avec un bon vieux tuyau de jardinier).

C’est donc cette ambiance estivale que nous retrouvons nos « amis de la petite finale en salle depuis de nombreuse année », Grasshopper Zürich. Equipe toujours difficile à manœuvrer mais largement à la portée des Grenat qui veulent conserver leur invincibilité à domicile, garder la tête du championnat et ponctuer une belle semaine de travail à l’entraînement par une victoire. Mais voilà, cette équipe qui nous avait décerné la réputation de « Wundertüte » (pochette-surprise pour les francophones ou comme une formation dont on ne sait jamais quelle équipe elle va aligner lors de ses déplacements) est devenue l’arroseur-arrosé puisque même Bertrand, ancien de la maison, ne connait pas la moitié de l’équipe… On ne sait donc pas trop à quoi s’attendre à quelques minutes du coup d’envoi, si ce n’est que les Zurichois ont besoin de points pour accrocher une quatrième place au classement !

Début du match, on gagne le toss, on prend la balle, quelques passes plus tard incursion dans le cercle adverse, faute et corner court ! Donne, blocage, shoot, rebond et… but ! Idéalement placé, Philippe met la balle au fond et le premier joueur zurichois à toucher la balle est le gardien pour la renvoyer au centre. Historiquement peu matinal, la Première équipe démarrent cette fois pied au plancher. On joue depuis à peine dix minutes, un bon changement de coté, débordement de Dimitri sur la droite, centre au deuxième poteau et Matthieu est là pour doubler la mise !

S’en suit non pas une cadence de deux buts toutes les dix minutes mais une rencontre qui s’équilibre. Grasshopper ne change pas son jeu mais est mieux replié défensivement et attend les erreurs défensives pour se montrer dangereux. De l’autre coté, plusieurs occasions franches de faire le break mais la réussite insolente du début de match ne suit pas… heureusement pour le suspens. En arrivant au terme de cette première période, la défense grenat manque de se faire surprendre par deux fois suite à un marquage approximatif mais sans conséquence.

Mi-temps, pas grand-chose à dire si ce n’est qu’on tient le match par le bon bout mais que ça serait bien de se mettre rapidement à l’abri en inscrivant un nouveau but. Les connaisseurs savent très bien que 2-0 n’est jamais un score idéal… l’équipe inscrivant le prochain but tuant le match (pour celle qui mène) ou se relance complètement (pour celle qui est menée) !

Aussi tôt dit, aussi tôt fait. Quelques minutes après la reprise Matthieu, esseulé dans le cercle zurichois, peut inscrire son deuxième but de la journée et donner un avantage déterminant aux Grenat. A partir de cet instant, on sent Grasshopper résigné, frustré et sans solution pour réagir qui durcit quelque peu son jeu. La consigne d’éviter les contacts adverses prend tout son sens et Pascal, en bon élève, gratifie l’assistance d’une belle preuve que le hockey est somme tout un sport assez simple : courir (plus vite que ses adversaires si possible) avec une crosse, une balle et quand on arrive dans le cercle mettre la balle dans le but. Démarrage à la ligne médiane, course jusque sur la gauche du cercle, plongeon, shoot en revers (pas « haut » comme celui de Tanguy une semaine plus tôt, Pascal étant plus jeune… normal qu’il ne maitrise pas ce geste) et but ! 4-0, Anne se frotte les mains pour l’opération solidarité et les Zurichois lâche clairement prise.

Un nouveau beau mouvement à une touche de balle et Philippe peut inscrire son doublé en reprenant un centre de Bertrand de volée. Un corner court, shoot direct et Dave inscrit son nom au palmarès des buteurs de la saison. Les spectateurs en ont pour leurs deniers avec du spectacle mais comme dans tout bon match de hockey, ils attendent avec impatience le « but pourri » du match ! Emmenée par un Julien Leblond des grands jours, l’arrière-garde grenat veut laisser cet honneur à leurs hôtes et c’est chose faite à quelques minutes du terme. Une déviation de Gareth, la balle frappe le poteau, le gardien ne sait plus où est la balle, il la retrouve dans ses buts puisque Philippe (encore lui !) au bénéfice d’une belle glissade l’a poussée dans le but, celle-ci étant restée simplement entre les jambes du gardien… 

7-0, Hat-Trick de Philippe, les spectateurs ne lancent pas leurs casquettes sur le terrain comme en NHL mais Anne est aux anges, avec 36 buts marqués par les différentes équipe engagées en championnat ce week-end, l’opération solidarité prend l’ascenseur !

Fin du match, le gardien zurichois prend sa valise remplie de buts, les Grenat savourent le travail accompli et le plaisir pris durant 70 minutes ! Niveau comptable, Servette se refait une petite santé au goal-average mais un match gagné que ce soit 6-5 ou 7-0 ne rapporte toujours que trois points et Rotweiss Wettingen reste à une unité des Grenat au classement.

Il faudra maintenant gérer deux semaines de trêve pour le championnat avant de se rendre à Lausanne le 8 mai puis d’accueillir Rotweiss Wettingen le 15 pour le « choc au sommet » qui devrait décerner la première place du championnat régulier.

Trois jours en Irlande sont au programme à Pâques afin de se mettre dans les meilleures conditions possibles pour ces deux prochaines échéances puis celles qui suivront : Coupe d’Europe à Pentecôte et Play-off en juin !

Laurent Neri